Offrande en nature

"Allez, nettoie moi tout ça
Tu ne vois pas que tu fais peur?
Remonte ces murs
Coupe ces herbes folles
Ecris ton nom sur cette boîte aux lettres
Ton jardin est devenu inhabitable"

Je vois bien où tu veux en venir...
Laisser faire ou dominer .

Forêt vierge de mes sensations
Je ne veux plus y tracer de chemins rectilignes
Je n'y passerai plus la tondeuse

et lorsque tu m'auras mise à nu
sous tes doigts jaillira
une séve rouge et poisseuse

Lilith

Photo Jefl

Comments

[john.bouton]

Des terres précieuses ont parfois tant donné à l’homme impur
Qu’elles finissent pas rendre leurs herbes folles et leur mort « inévitable ».
Elles souffrent d’un mal d’aimer en sillons trop rectilignes.
A trop vouloir la domestiquer pour mieux l’exploiter
L’homme a trop contraint sa liberté pour puiser en son ventre toujours plus de sève blanche, rare et précieuse liqueur de vie !
Foutre au féminin d’amour qui nourrissait les gnomes d’une énergie vitale.
Mais l’homme est cupide et fou de tous ses pesticides empoisonna sa terre devenue imberbe d'épis derme. Elle pleura d’une sève rouge comme le sang et poisseuse du vomis des hommes haineux de sa maladive stérilité. On l’encercla de barbelé et sur les vieux restes d’une boite défoncée sans lecteurs on barbouilla les lettres du mot DANGER à tête de mort !
Depuis cette terre repose en souffrance d’inculture. Mais quelques rares et jeunes poètes et un vieux fou de la république viennent encore lui chuchoter entre les mottes quelques folles douceurs en mots souvenir d’un temps jeunesse quand elle écartait ses herbes coquines mais si câlines où tant d’amours ont fredonné leurs doux « je t’aime ». Repose toi terre promise, tu es bénie de tant d’amour qu’un jour d’été tu finiras par revêtir tes habits de lumière, et sous les doigts joints des hommes d’espérance tes blés mûrs éclaterons de nouveau joyeusement. Pour te fêter, moi je danserai ivre de vin et de ton foutre immaculé, offrande en nature,si vital à ma vie.